Comment avoir des bonnes idées
avec des techniques inédites ?
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Une seule bonne idée vaut mieux que 100 mauvaises.
Générer des idées ne suffit pas. De nombreuses techniques vous aident, mais permettent-elles d’accéder à de bonnes idées ? Pas toutes en tout cas.
Prenez le brainstorming par exemple. Son but est de générer collectivement des idées sans se censurer. Des études démontrent que cette technique est moins efficace (source en anglais) que de simples réflexions solitaires. Non seulement, les gens génèrent moins d’idées, mais elles sont aussi de moins bonne qualité. Pas fameux pour une des techniques les plus populaires qui soit.
Et d’autres techniques ont le même défaut.
Leur problème ? Elles exploitent le hasard et la création d’idées tout azimut. Elles imaginent que d’une idée farfelue apparaîtra une bonne. Mais est-ce que ça marche vraiment ainsi ?
Une bonne idée est comme une aiguille dans une botte de foin. On ne la cherchera pas au hasard, on ira plutôt chercher un aimant.
Holographik
Je vais vous montrer plusieurs techniques inédites, qui s’articulent très bien ensemble. Elles peuvent fonctionner pour tous types d’idées. La partie 3 fonctionne pour des idées avec un but ou pour la résolution de problèmes. La partie 4 sert plutôt dans le cas où les possibilités sont trop nombreuses.
Que ce soit la création d’une entreprise, la création d’un article, la réparation de votre placard ou même la création artistique, ces techniques pourront vous être utiles.
1. Avant de chercher des idées
Nous sommes tous influencés par la pression sociale et la créativité en souffre.
Une expérience montre bien son influence. 7 sujets devaient comparer une ligne à gauche, avec trois autres lignes à droite. Les candidats devaient indiquer laquelle des lignes à droite avait la même longueur que celle de gauche. Mais forcément il y avait un hic, tous les candidats sauf un, étaient complices et indiquaient la mauvaise ligne. Malgré l’évidence de la vraie réponse, 32% se rangeaient à l’avis du groupe.
Les sujets étaient même amenés à soutenir des réponses allant contre l’évidence et leur propre vue (voir les expériences filmées), pour par exemple affirmer que deux lignes avaient la même longueur, alors que l’écart était très visible car de plus de 5 cm.
Wikipédia.
L’impact de la pression sociale est plus importante qu’il n’y paraît. Le simple fait de proposer du brainstorming à l’écrit plutôt qu’à l’oral améliore ses performances. C'est ce qu'on appelle le brainwriting.
Oui, le groupe pèse sur chacun. Savoir qu’on puisse juger nos idées, nous empêche d’être audacieux. On privilégiera le gris, la norme, l’habituel. Pas ce qu’il y a de mieux pour être créatif.
La première approche est de vous individualiser. C’est un des points de la gestion des modes mentaux du Dr Jacques Fradin.
Voyez le groupe, non pas comme une masse jugeante, mais comme un ensemble de personnes, avec chacun son regard, et vous êtes l’un d’eux. En individualisant chacun, vous avez moins de risques de vous limiter.
Une deuxième approche consiste à agir au niveau du groupe. Aplatir la hiérarchie et créer une culture de la bienveillance. Si quiconque s’exprime peut être rejeté, alors l’expression devient perçu comme un danger. Notre cerveau s’inhibe.
Une dernière approche. Isolez-vous, pensez seul. Le regard des autres est temporairement moins prégnant et vous devenez ainsi plus créatif. Au besoin, vous pouvez alterner les phases solitaires avec les phases sociales.
Encore un point avant de commencer.
Engagez-vous. Bien souvent, par peur de l’ennui et de l’inconfort, on fait les choses à moitié. Dès qu’on bloque un peu, on va faire autre chose. On conserve des distractions à proximité au cas où.
Or, même si vous ne semblez rien trouver, votre cerveau travaille quand même. Ne l’empêchez pas de faire son boulot.
Prenez un vrai moment pour trouver des idées. Eloignez les distractions et persévérez un peu, avant de passer à autre chose. Bref, ne faites pas de multitâche, votre cerveau vous récompensera (source en Anglais).
2. Posez la bonne question
Derrière toute idée cherchée il y a une question. La question est de savoir laquelle.
Comment créer une cabane sans clous ? Quelle entreprise vais-je pouvoir monter ? Quelle idée trouver pour faciliter l’arrosage du jardin ? Quelles idées d’article puis-je trouver ?
Si la question est mal posée, la réponse sera forcément “à côté”. Et comment savoir si la question est bien posée, si elle est implicite ?
Voici comment vous y prendre :
- récapitulez le contexte, la situation, le but
- tentez de poser votre question
- critiquez votre question : est-ce bien cela que je cherche ?
- revenir au point 2 pour affiner si besoin
Un exemple :
- situation : vous voulez accrocher des affiches au mur, mais utiliser des gommes collantes laisse des marques grasses sur les affiches. Vous cherchez alors une solution
- tentative de question : “comment coller une affiche sans gomme collante ?”
- critique de la question : personne n’a interdit l’utilisation de gomme collante. Le vrai problème, ce sont les marques sur les affiches, pas la gomme
- on reformule : comment coller une affiche sans laisser de marque grasse ?
- réponse possible : en mettant la gomme sur des mini épingles en bois qui tiennent l’affiche. Ainsi, la gomme ne “graisse” pas l’affiche et le résultat est plutôt joli et original.
3. Cernez la solution
Il faut savoir cerner la solution, sans s’enfermer trop vite. C’est justement ce qui manque dans certaines techniques de créativité.
Si on ne cerne pas assez, on part n’importe où. Si on cerne trop, on s’enferme.
Vous voulez fixer une étagère de manière originale ? Si vous en restez là, c’est trop vaste. Si vous pensez en clou ou en vis, c’est trop restreint, cela ne vous porte pas.
Alors comment trouver le juste milieu ? Il faut partir du cœur du problème, dans notre cas “fixer”, et définir ce que c’est, ce que ça veut dire. Il faut penser en terme de logique, de compréhension.
Fixer, c’est rendre solidaire. Il ne reste plus qu’à déterminer ce qui permet cela :
- la corde, le fil, l’attachement
- la colle
- le scotch
- les emboîtages
- le pincement, comme avec les épingles
- les clous
- les vis
Les clous et les vis deviennent une partie des solutions possibles, mais pas toutes.
Entraînez-vous : comment définir ce qu’est une chaise ? L’exercice est plus difficile qu’il n’y paraît. Ça permet de s’asseoir avec 4 pieds ? Non, un tabouret, un fauteuil, un banc permettent de s’asseoir. 4 pieds ? Non plus, la manière de soulever le siège importe peu. Si vous voulez aller plus loin sur ce point, je vous recommande mon article : Comment sortir du cadre ? 4 étapes pour inventer une chaise.
4. Multipliez vos idées avec la technique des questions / réponses
Cette technique se base sur un jeu bien connu. Vous prenez de nombreuses petites décisions, plutôt que des grandes.
Dans ce jeu, il s’agit en général de trouver un personnage à l’aide de questions :
- Est-ce une femme ? Oui
- Est-elle artiste ? Non
- Est-elle sportive ? Oui
- Pratique-t-elle un sport individuel ? Oui
- Etc
Ce serait très inefficace de tenter des noms de personnages au hasard, il y en aurait trop. C’est tout l’intérêt de s’inspirer de ce jeu : trouver des idées quand on est submergé de possibilités.
Quelle est cette technique alors ?
Admettons, vous voulez trouver un sujet de dessin :
- Est-ce vivant ? Oui
- Est-ce animal ? Oui
- Est-il réaliste ? Non
- Est-il humanisé ? Oui
- Etc
Comme vous le constatez, à chaque question vous faites un petit pas, vous prenez une petite décision. Cela vous permet d’avancer.
A la fin, on peut se retrouver avec une marmotte surfeuse accrochée au dessus du vide. Plus difficile à imaginer d’un coup.
5. En cas de blocage
Il y a toutes sortes de pistes qu’on néglige... peut-être à tort.
Ces pistes, on ne les aime pas ou on les pense irréalistes. On pense qu’elles ne sont pas pour nous. C’est peut être souvent vrai, mais parfois, ce sont des préjugés.
On va donc déterrer ces pistes enterrées à tort.
Pour ce faire, il suffit de se dire : “si c’était quelqu’un d’autre, qui n’avait pas mes limitations, quelle idée pourrait lui convenir ?”. Ainsi, vous n’êtes pas concerné directement, et vos idées sortiront plus facilement.
Dans un deuxième temps, vous allez évaluer lesquelles sont dignes d’intérêt. Pour cela, vous allez critiquer les raisons de votre méfiance.
Par exemple, vous voulez créer un meuble. Vous avez éliminé l’idée de créer un assemblage pour le monter. Vous vous pensez insuffisamment bricoleur.
- critiquez l’idée selon lequel vous n’êtes pas bon bricoleur
- essayez de contourner ce problème. Comment créer un assemblage sans que la compétence soit un problème ? En demandant de l’aide par exemple, en suivant un tutoriel sur internet, etc.
C’est à vous
La suite ne sera pas forcément facile. Pas forcément.
Voilà, on arrive à la fin, c’est à vous de jouer. Rien ne dit que ce sera facile, mais rien ne dit le contraire non plus.
L’oasis peut être derrière cette dune… ou la suivante. Vos blocages ou difficultés actuelles ne disent rien de vos blocages et difficultés futures. Les mauvais cailloux que vous dégotez maintenant ne vous empêcheront pas de dégoter des diamants plus tard.
Un regard atypique pour changer : vous, votre vie, le monde
Ma vie, c’était comme un vélo crevé, qui n’arrivait pas à rouler. Alors, j’ai cherché des solutions partout. Et j’ai fait de nombreuses découvertes. Comme…
Pourquoi utiliser une “tout doux liste” plutôt qu’une todo list ? Pourquoi la méthode VIF rend-elle plus efficace ? Quel est le mode d’emploi de la bienveillance ? Et c’est quoi la carte du bonheur ?
Puis un jour ça m’est tombé dessus : j’ai découvert que j’étais autiste… Ça expliquait mes difficultés et mon regard tout particulier sur les choses. Aujourd’hui, j’aimerais vous le faire partager. Alors pour commencer à changer… démarrez ici !
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