Se lancer dans l'innovation constructive
De nombreuses initiatives positives émergent à travers le monde.
Oui, il est possible d'agir autrement et pour plus de sens. Le site Semeoz parle des pratiques collaboratives et constructives pour les qualifier :
De plus en plus de sites web, revues, films, pages de réseaux sociaux… prennent le parti de montrer et démontrer que les gens agissent, que le monde change dans un sens positif, plutôt que de dénoncer ce qui ne va pas.
Par Maïa Dereva, extrait de Semeoz : Observatoire des pratiques collaboratives et constructives
Cet article est pensé pour ceux qui cherchent plus de sens, plus d’éthique, plus d’humanité dans leurs projets ; ceux qui veulent se rafraîchir par de nouvelles méthodes et enfin ceux qui ont déjà un projet éthique et qui rencontrent des difficultés.
Il vous donnera un socle sur lequel se reposer pour innover. Car oui, le monde de demain repose sur les innovations d'aujourd'hui.
On commence !
Trouver du sens
Trouver du sens dans ses projets. Du sens qui nous porte, qui nous donne envie d’agir. Plus facile à dire qu’à faire.
La difficulté est encore d’autant plus grande au quotidien. Il est facile d’avoir le nez dans le guidon, de se concentrer sur le mauvais but.
Un agriculteur ne produit pas juste des légumes, il participe aux repas des gens, donc à leur santé mais aussi à la richesse culinaire.
Une compagnie de théâtre ne fait pas que jouer des pièces. Elle participe à la culture des gens, les confrontant aux difficultés de la vie, à travers une histoire.
Pour trouver un sens à votre projet, demandez-vous, quel est son but ? Mais aussi, quel est le but du but ? Quel impact dans la vie des gens ?
Pourquoi produire des légumes ? Pour manger. Et manger, ça apporte quoi aux gens ? De la convivialité, de la santé, du plaisir gustatif, etc.
Il n’y a pas de réponse unique. Peut-être que c’est la convivialité qui vous portera ? Peut-être autre chose. L’important, c’est que ce sens vous fasse vibrer.
Sortir des ornières
Trouver du sens, c’est bien, encore faut-il lui donner vie. Pour cela, il faut sortir des ornières. Pris par l’évidence du quotidien vous pouvez avoir l’impression que vous ne pouvez rien changer, tant pis pour le sens : “c’est comme ça qu’on fait”, “il n’y a pas de meilleure manière de faire”, etc.
Or le cerveau est un maître en manipulation. Un, il nous pousse au conservatisme, deux, il a de très bons prétextes pour ne pas changer.
Innover, améliorer son projet
On y pense rarement, mais innover, c’est résoudre un problème en quelque sorte.
Globalement, il est histoire de développer le bon état d’esprit. Votre position corporelle, votre environnement, ainsi que votre attitude détermine votre inspiration. Si on demande à des gens de se comporter en artistes farfelus, ils sont plus créatifs.
Ensuite, il s’agira de bien formuler le problème, et de bien étudier comment vous allez résoudre (méta réflexion).
Vous avez tout le détail dans l'infographie sur la résolution de problème. Et si vous cherchez plus à travailler sur l'inspiration à proprement parler, découvrez la gestion des modes mentaux.
Mais innover, c’est aussi savoir sortir du cadre, sortir de l’évidence. Pour cela, on peut aller là où personne ne va, là où ça déplaît. Comme ces scientifiques qui ont découvert un médicament dans du venin de serpent.
Par exemple, comment puis-je innover en baissant la qualité, en allant dans le moins bien ?
Et finalement, innover c’est aussi faire preuve d’empathie. De plus en plus de disciplines se rendent compte qu’étudier une solution, c’est avant tout comprendre le bénéficiaire, comprendre qui ça va impacter et comment.
Dans l’univers du design thinking, ils utilisent la technique des personas et des cartes d’empathie.
Une persona est la description d’un personnage imaginaire, mais représentatif d’un public visé.
Une carte d’empathie est une carte visuelle qui permet de se poser les bonnes questions.
Trouver les hypothèses les plus risquées
Votre innovation repose sur des hypothèses. Vous pensez que ça va améliorer les choses ou vous pensez que ça va fonctionner ? C’est pas si sûr.
C’est donc le moment de rechercher les hypothèses les plus risquées. Pour les trouver, cherchez les hypothèses :
- qui ne sont pas très solides
- et/ou qui mettent à mal le projet, si elles s’écroulent
Tester ses hypothèses
Vous pouvez créer une expérimentation pour tester vos hypothèses.
Par exemple, certains créateurs de sites internet, créent un site en papier et font une simulation avec un public intéressé.
Vous pouvez également faire une enquête. Accumuler de l’information, aller voir ailleurs, faire un sondage, voire mieux une interview.
De son côté, le lean startup utilise un MVP, le produit minimum viable pour tester ses hypothèses. Il s’agit de créer un produit le plus simple possible, sans fioritures, seulement le nécessaire. Ensuite, ils impliquent des passionnés pour le tester.
Schéma global du processus lean startup
La mise en place
C’est le moment de s’y mettre, mais il reste une dernière question : comment organiser l’action pour réaliser votre projet ?
En anglais, on parle de workflow, dit autrement, le “flux de travail”. Le flux est une très bonne image. Un peu comme l’eau qui passe dans un tuyau.
Le problème, c’est que le bon sens populaire est de mauvais conseil : le meilleur moyen d’améliorer la vitesse d’un flux, c’est parfois de le ralentir. Pas convaincu ?
Pour éviter les bouchons, on ralentit les voitures. Pour vider une bouteille plus vite, on ralentit le flux de sortie de la bouteille. Mais on ne ralentit pas le flux gratuitement. On le ralentit pour le lisser, pour le rendre plus régulier.
En un mot, on évite tout bouchon. En lean, on dit qu’on minimise les encours ou les stocks. Toute chose qui entre dans le système, ne doit pas y rester longtemps.
Si vous avez dix articles à écrire, cela veut dire de ne pas en commencer 3 autres.Sinon, un article est entré dans le système, et va y rester plus longtemps : c’est un encours.
Ça peut paraître évident dit comme ça, mais la réalité montre qu’on fait plutôt le contraire. Entre autre, cela signe la fin des cahiers des charges trop détaillés, considérés comme du stock d’information ; la fin des planifications trop poussées ; mais aussi le début des systèmes agiles et légers.
Le lean utilise le kanban, un outil pour éviter les encours de tâches. On fait passer les tâches d’un statut à un autre. Les statuts étant représentés par des colonnes, dans lequel on déplace des stickers avec les tâches dessus.
Les méthodes agiles, elles, fonctionnent en cycle court. Chaque nouvelle version d’un logiciel sort dès que possible, en général à la semaine ou au mois.
Toyota, précurseur du domaine avec le Toyotisme, crée les voitures à la demande, au lieu d’en produire à l’avance.
La théorie des contraintes s’intéresse aux goulets d’étrangement dans le flux et organise tout le flux pour se synchroniser avec le goulet.
Voilà, on a presque tout. Il ne manque plus qu’une petite pichenette, et pas des moindres : l’intelligence collective.
Comment peut coopérer, décider, agir un collectif de personnes ? Comment distribuer les responsabilités et les réflexions ?
Il se trouve que l’heure est à la distribution, plutôt qu’au découpage strict. Ce n’est pas qu’il n’y a plus de spécialités, mais on évite les découpages trop stricts, qui auraient les penseurs d’un côté et les faiseurs de l’autre, les décideurs d’un côté et les exécutants de l’autre.
Par exemple, Toyota implique tous ses ouvriers à l’amélioration continue. Tandis que de plus en plus d’entreprise permettent à tout un chacun de prendre des décisions seul, dans son domaine de responsabilité. On parle alors d’organisation stigmergique et d’entreprise libérée.
La stigmergie est une technique de communication chez les insectes sociaux, qui communiquent à travers l’environnement. C’est ce qui permet aux fourmis de trouver le plus court chemin d’un point à un autre.
Par exemple, coopérer sur un article avec des annotations et changements directement dans l’article est un bon exemple d’organisation stigmergique. Chacun est ainsi très autonome, sans décision centralisée.
Et pour les décisions importantes : ni consensus, ni majorité. On peut éviter la paralysie des projets en apportant la notion de consentement. Dit autrement, le but n’est pas que tout le monde soit d’accord, mais plutôt que tout le monde soit consentant. Bref, tout le monde a un droit de véto si il n’est vraiment pas content. Mais pour que ça avance, on ne va pas attendre que tout le monde soit parfaitement d’accord.
On retrouve le principe de consentement dans la sociocratie et l’holacratie.
Il ne manque plus qu’un élément à l’intelligence collective : sur quoi base-t-on les échanges ?
On se limite bien souvent à l’argent, mais il y a d’autres approches : le don, le troc, les monnaies complémentaires, les licences libres et contributives.
L’idée est de prendre ce qu’il y a de mieux pour chaque situation.
Vous
Tous les meilleurs conseils du monde ne suffisent pas.
Sans maturité, sans intelligence émotionnelle un projet constructif ne réussira pas forcément. Dans cette optique, le plus déterminant c’est vous. Vous ne pouvez pas forcément agir sur les autres, mais sur vous oui.
La psychologie positive peut vous aider sur ce chemin. La psychologie positive est tout le courant de la psychologie qui s’intéresse, non pas aux maladies, mais à ce qui va bien : le bonheur, le bien-être, la concentration, etc.
Les recherches dans ce domaine ont fait de gros progrès. Notamment à travers la pleine conscience qui va bien au delà d’une technique de méditation. La pleine conscience, qui a été étudié scientifiquement, est une qualité d’attention.
Elle permet surtout de ne pas être dupe de soi-même, de ses pensées, de ses émotions ; de ne pas s’enfermer dans des conflits stériles… qu’on alimente sans le savoir ; de ne pas procrastiner ou en tout cas moins souvent, moins longtemps. A ce titre, la thérapie d’acceptation et d’engagement facilite la pleine conscience en action.
La pleine conscience, c’est ce qui fera la différence entre un article lu de plus et la mise en place de votre projet constructif.
Ça fait peur ? Pouvez-vous essayer de le sentir ? Pouvez-vous prendre conscience de vos pensées qui vous amènent vers des idées comme “je n’ai pas le temps”, “c’est irréaliste”, “on verra plus tard”.
Pouvez-vous sentir au fond de vous, ce qui est important ? Pouvez-vous écouter cette petite voix intérieure, et lui donner de l’attention.
Voilà, vous faites de la pleine conscience. C’est à vous maintenant, vous pouvez suivre votre voix intérieure et faire ce que vous pensez bon pour vous, ici, maintenant.
Un regard atypique pour changer : vous, votre vie, le monde
Ma vie, c’était comme un vélo crevé, qui n’arrivait pas à rouler. Alors, j’ai cherché des solutions partout. Et j’ai fait de nombreuses découvertes. Comme…
Pourquoi utiliser une “tout doux liste” plutôt qu’une todo list ? Pourquoi la méthode VIF rend-elle plus efficace ? Quel est le mode d’emploi de la bienveillance ? Et c’est quoi la carte du bonheur ?
Puis un jour ça m’est tombé dessus : j’ai découvert que j’étais autiste… Ça expliquait mes difficultés et mon regard tout particulier sur les choses. Aujourd’hui, j’aimerais vous le faire partager. Alors pour commencer à changer… démarrez ici !
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